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Photo : Vincent Arbelet

Jean-Philippe Naas

metteur en scène

Jean-Philippe Naas pratique le théâtre comme un sport collectif, en équipe.

Des réminiscences de ses douze années de pratique du basket-ball de l’enfance à l’adolescence, certainement !

 

Pour s’adresser à la petite enfance, il invite des illustrateur.rices : Vincent Godeau, Mélanie Rutten, Vincent Mathy, Laurent Moreau et Aurélien Débat. Créer en tandem nécessite de prendre du temps pour identifier le territoire sur lequel va s’installer la collaboration, et qu’au final chacun puisse revendiquer le spectacle. En une dizaine d’années, il réalise une « collection pour la petite enfance » qui comporte aujourd’hui cinq spectacles, deux aires de jeux, une Fancy-fair et un ours rouge. 

 

Avec l’auteur Denis Lachaud, c’est un compagnonnage de plus de quinze années jalonné par six commandes d’écriture : Les grands plateaux (2011), La Rivière (2018), L’Archipel (2021), Poséidon (2025), Cheval de Troie (2027), L’Édifice en construction (2029). Chez Jean-Philippe Naas, tout part d’une intuition, d’un point d’impact. Denis Lachaud cherche ensuite où se situe le désir profond de la commande pour écrire un texte que chacun pourra reconnaître comme un objet familier, né de l’alliance de leurs deux sensibilités, de leurs deux esthétiques. Ensemble, ils questionnent la famille, l’apprentissage, la transmission, la place du livre et des histoires dans la construction de l’individu… en se penchant particulièrement sur cette période si singulière de la vie qu’est l’adolescence. 

 

Aux côtés de Jean-Philippe Naas, on trouve également une équipe de création et de production fidèle : la scénographe Céline Perrigon, la créatrice lumières Nathalie Perrier, la costumière Mariane Delayre, la compositrice Julie Rey et l’administratrice et codirectrice Audrey Roger. 

 

Dans sa pratique de la mise en scène, Jean-Philippe Naas part du corps. Sur scène, avant la parole, il y a des corps et un espace. Son approche de l’espace scénique est nourrie d’une double influence picturale et chorégraphique. Il est profondément marqué par sa rencontre avec la chorégraphe Odile Duboc qui cherchait par son observation des vols d’oiseaux et ses lectures de Bachelard les règles naturelles qui composent un espace. 

 

Au nombre de ses rencontres importantes qui ont modelé la pratique de Jean-Philippe Naas, on peut également citer les spectacles du metteur en scène Claude Régy et l’écriture de Jean-Luc Lagarce.

 

Dans L’ordre des morts, Claude Régy dit : « Le silence agrandit l’espace. La lenteur aussi. Il y a peut-être un rapport silence-lenteur-espace. Peut-être s’agit-il d’une même matière. Ce serait fou de ne pas la montrer. Peut-être en la montrant cette matière se trouve-t-elle inventée. Elle se met à exister. Simplement, elle n’a pas de nom. » 

 

Chez Jean-Luc Lagarce, il est particulièrement touché par ses personnages qui essaient de dire le plus justement ce qu’ils pensent et qui en essayant de dire, disent mal et creusent la distance entre eux au lieu de se rapprocher.

 

Le silence pour Jean-Philippe Naas n’est pas un vide, c’est un temps habité. Un moyen pour aller vers l’autre en cherchant d’autres chemins que les mots. Il n’y a pas d’un côté le silence qui rapproche et de l’autre les mots qui éloignent, mais cette tension entre silence et parole qui traverse les spectacles de Jean-Philippe Naas. 

 

Le théâtre arrive dans la vie de Jean-Philippe Naas, grâce à la documentaliste du lycée où il était surveillant. Elle cherche des accompagnateurs pour les sorties qu’elle propose aux élèves, il est curieux et c’est gratuit. Durant deux années, il fréquente les principaux lieux de théâtre de Paris et sa banlieue. Un premier choc : Elvire Jouvet 40 mis en scène par Brigitte Jaques-Wajeman. À cette même époque, ses études à l’école du Louvre et la fréquentation assidue des œuvres d’art complètent la formation de son regard. 

Lors de son stage de fin d’études de gestion de la culture (IUP Denis Diderot Dijon) à la DRAC Nord-Pas-de-Calais, il est pris d’une véritable boulimie de théâtre et de danse. Deuxième choc : Les flamands, Anne Térésa de Keersmaeker, Alain Platel, Jan Lauwers, Jan Fabre entre autres marquent profondément son parcours de spectateur et transforment son regard de jeune adulte. 

Arrivé au Théâtre Granit, scène nationale de Belfort, comme chargé des relations publiques, il pousse les portes du centre chorégraphique dirigé par Odile Duboc. Son enthousiasme pour la danse contemporaine lui donne envie d’essayer de quitter sa place de spectateur. Il en résulte trois années de pratique intensive de la danse contemporaine, en amateur. À la même époque, il découvre le yoga. 

Dans le cadre de ses fonctions de programmateur de spectacles pour le jeune public au sein de Côté Cour, il rencontre le metteur en scène Christian Duchange directeur de la compagnie l’Artifice à Dijon. Ce dernier l’invite à le rejoindre pour occuper les fonctions d’administrateur. À l’occasion d’une commande d’écriture passée à Christophe Honoré, Jean-Philippe Naas devient assistant à la mise en scène sur le spectacle Le pire du troupeau. Cette expérience laissera des traces. Sa pratique de la danse et du yoga, lui serviront de point d’appui pour la direction d’acteurs. 

 

Impossible d’en rester là, la rupture avec ses anciennes fonctions est inévitable. En décembre 2001, Il met en scène un premier spectacle à partir de contes d’Alberto Moravia. L’aventure de la compagnie en attendant… peut commencer.

Extrait de presse

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